Le métier de Kennetha Story: Cheffe de projet animation

C’est au tour de Kennetha Story, Cheffe de projet animation sur un projet encore secret, de nous parler de son métier et de partager ses meilleures conseils pour les jeunes qui souhaitent un jour suivre cette voie.

Peux-tu nous décrire ton travail chez Ubisoft ?

En tant que Cheffe de projet animation, je suis responsable de gérer la charge de travail de l’ensemble de l’équipe d’animation gameplay. Je travaille avec des programmeurs et des designers tous les jours pour arriver à avoir une vue d’ensemble du travail à faire, et diviser le tout en plusieurs tâches à réaliser par les différentes personnes impliquées. On peut donc dire que je suis le point de contact principal pour tout le département d’animation Gameplay.

Si on parle des tâches typiques d’un(e) animateur/animatrice, au tout début il faut conceptualiser les animations qui seront nécessaire au jeu sur lequel on travaille, et bâtir des prototypes que nous envoyons tout de suite aux équipes en charge du design et de la fonctionnalité. Une fois que nous avons reçu leurs commentaires sur les prototypes, il faut planifier avec précision la charge de travail impliquée pour réaliser la suite du projet.

Nous travaillons aussi sur la conception des personnages avec notre équipe de modélisation. Ensuite, il faut superviser les séances de MOCAP (capture de mouvement) avec des acteurs-cascadeurs et les intégrer dans le jeu! La clé pour nous est de créer une bonne expérience de jeu, et pour y parvenir, le département d’animation collabore avec de nombreux départements.

À quoi ressemble une journée typique ?

Je passe la majorité de mes journées à suivre l’avancement des projets de différentes équipes de travail, tout en m’assurant que nos plus gros dossiers avancent bien et qu’ils pourront respecter leurs échéanciers. Je suis constamment en contact avec nos animateurs pour voir à quel point une fonctionnalité particulière est complexe ou volumineuse, et pour planifier le meilleur plan d’action permettant de passer du prototype à la qualité finale. Cela signifie non seulement de prévoir le nombre d’animations à livrer, mais aussi de voir comment l’animateur et le programmeur les ont fait fonctionner ensemble, comment ils s’articulent dans le jeu et de les évaluer à partir de là.

Il y a tellement de parties en mouvement dans le jeu qu’il est important de planifier judicieusement notre temps : l’animation est souvent la partie la plus coûteuse d’un système.

Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton job ?

J’adore collaborer avec beaucoup de gens! J’aime trouver des solutions à des problèmes complexes qui impliquent la participation de plusieurs départements. J’aime rassembler tout le monde dans une pièce pour réfléchir à une animation ou une nouvelle fonctionnalité, participer à la réflexion commune pour trouver la meilleure façon d’arriver au résultat final et ensuite prévoir les étapes à réaliser par chacune des équipes pour rendre cette animation ou caractéristique innovante possible dans les délais fixés. C’est vraiment satisfaisant de voir que tout le monde travaille très fort pour faire continuellement de meilleurs jeux.

Quel est le plus gros défi auquel tu fais face dans ton travail ?

S’assurer que tout le monde soit d’accord! 😉  Un des plus gros défis quand nous travaillons avec de grosses équipes, c’est de considérer beaucoup d’opinions, d’idées et d’objectifs différents, de s’assurer que tout ça puisse fonctionner pour tout le monde et de valider que les équipes foncent vers le même but. C’est dans ce contexte que je me sens la plus utile, parce que je dois essayer d’aider tout le monde à garder le focus et à atteindre les objectifs d’équipe. C’est stimulant et exigeant à la fois!

Quel(s) cursus scolaire(s) doit-on choisir pour faire ce métier ?

Une partie importante de l’apprentissage de tout animateur consiste à apprendre à accepter les commentaires et à devenir suffisamment discipliné pour pratiquer et apprendre un métier très spécial. Ma formation en animation 3D est essentielle à mon travail et mes études antérieures en communication m’aident pour tout le volet qui touche à la gestion d’équipe.

Il y a quelques Cégep qui offrent des cours en animation 3D, notamment le collège Dawson qui compte de nombreux vétérans de l’industrie de jeu vidéo parmi leurs professeurs. Les universités sont plus orientées sur le développement de jeu et offrent aux étudiants en animation la possibilité de collaborer avec des designers et des programmeurs pour créer un projet.

Quel a été le moment où tu t’es dit « oui je veux travailler dans le jeu vidéo » ? Qui a été ton meilleur modèle / coach à l’époque ?

J’ai commencé à considérer joindre l’industrie du jeu vidéo sérieusement à la fin de mon BAC en communication. J’étais très active sur Team Fortress et j’aimais beaucoup les animations dans le jeu et les cinématiques à propos des personnages. Quand j’ai fini mon bac en communication, j’ai envoyé ma candidature pour me joindre au Campus Ubisoft[i], car j’avais déjà un intérêt personnel assez fort pour l’animation. Je suis heureuse d’avoir été admise!

Pour ce qui est de l’inspiration, ma mère a toujours été un modèle pour moi! Je sais que ça sonne un peu cliché, mais elle m’a toujours encouragée à prendre des risques et à suivre mon instinct. Elle m’a supportée quand j’ai décidé de changer de direction dans mes études et de me consacrer à l’animation, même si ça signifiait que je devais bifurquer de mon cheminement de 3 ans au BAC en communications.

As-tu un conseil à donner à un jeune qui voudrait aussi faire ce métier ?

L’animation, c’est difficile et il n’y a pas de raccourcis. Il faut apprendre les bases et ne pas avoir peur de se tromper. Il faut comprendre que même lorsqu’on reçoit des critiques constructives, c’est une occasion de grandir et de devenir encore meilleur.

Pour se plonger dans le métier, vous pouvez vous procurer le livre Techniques d’animation: pour le dessin animé, l’animation 3D et le jeu vidéo, écrit par Richard Williams. On l’appelle communément la bible de l’animation! Il existe également d’excellentes communautés en ligne, telles que le 11 Second Club, qui organisent des défis d’animation mensuels pour permettre aux utilisateurs de soumettre leurs travaux et de recevoir des commentaires en ligne. Autodesk fournit aux étudiants des licences d’enseignement gratuites sur leur site Web. J’ai personnellement appris à animer dans 3DS Max, qui est très simple à utiliser. Beaucoup de gens préfèrent Maya en guise de logiciel de départ, mais ça dépend des goûts. Il y a énormément de tutoriels en ligne gratuits pour tous ceux qui souhaitent se lancer et apprendre d’eux même.

Bref, l’animation est un métier vraiment très valorisant, plein de défis et rempli de gens inspirants et talentueux! Si cette carrière vous intéresse, foncez!

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[i] Le Campus Ubisoft a été remplacé par le programme Ubisoft Éducation