Mercredi dernier, le monde entier faisait connaissance avec Valhalla, le nouveau volet très attendu de la franchise Assassin’s Creed. Un décor historique fascinant qui marquera l’imaginaire de nos fans. Derrière ce projet à grand déploiement, une petite armée de gens de talent travaille d’arrache-pied pour offrir aux fans l’ultime expérience Viking. Julien Laferrière en sait quelque chose, puisqu’il dirige celle-ci en tant que producteur depuis les tout débuts du projet. En cette semaine de dévoilement, il a pris quelques minutes pour discuter du projet avec nous.
Ubisoft Montréal : Peux-tu nous parler de ton parcours professionnel?
Julien Laferrière : À la base, j’étais le gars avec un BAC en informatique qui préfère être dans des meetings que de coder. J’ai donc bifurqué vers la gestion de projets dans des compagnies de software, de web et en agence de publicité. Je suis arrivé chez Ubisoft il y a 13 ans en gestion de projet IT, pour ensuite devenir gestionnaire de production sur AC2, puis producteur associé sur AC3, et producteur sur Far Cry 4 et AC Origins. Je travaille sur Assassin’s Creed Valhalla depuis maintenant 3 ans.
UM: Le chat est finalement sorti du sac, le prochain Assassin’s Creed visitera l’univers Viking. Qu’est-ce qui vous a mené vers cette période de l’histoire en particulier?
JL: Après AC Origins, la core team et moi commencions déjà à imaginer quoi faire ensuite – nous voulions retravailler ensemble. Les Vikings nous tentaient, cette période buzzait dans la communauté et en plus, les fans le demandaient. C’était un excellent moment pour ça. Le potentiel de quitter l’Antiquité et le bassin méditerranéen nous parlait beaucoup. L’opportunité de raconter l’histoire des Vikings; les dépeindre, les comprendre et écrire le récit de leur perspective. La fantaisie est précise, facile à imager. C’est super inspirant!
UM: Qu’est-ce qui t’a le plus captivé sur cette période, personnellement?
JL: J’aime beaucoup le fait que l’histoire des Vikings se base beaucoup sur une tradition orale. Ça laisse plus de place à l’interprétation et à la créativité. C’est un gros défi, mais également une très belle opportunité. Il y a quelque chose de viscéral et de puissant à jouer un Viking. En plus, c’est une société où les femmes participaient activement dans la communauté et les combats. Personnellement, je suis fasciné par les pays scandinaves. C’était un rêve pour moi d’explorer les racines de leur histoire. D’ailleurs, en 2012 lors d’un voyage de presse en Scandinavie, on nous demandait déjà quand nous allions produire un AC nordique!
UM: Peux-tu nous donner plus de détails sur l’expérience de jeu?
JL: On livre l’ultime fantaisie Viking. C’est ce qui a guidé toutes nos décisions lors de la création d’Assassin’s Creed Valhalla. On offre aux joueurs la possibilité de faire des raids à n’importe quel endroit près de la côte. Le joueur développe également son propre village Viking en Angleterre, et chaque décision qu’il prend aura un impact sur son clan. Les Vikings étaient de explorateurs, c’est à travers cette perspective que les joueurs vont découvrir cette nouvelle aventure.
UM: Quel élément de jeu surprendra le plus les fans de la franchise selon toi?
JL: Ce n’est pas un jeu qui s’adresse uniquement aux fans. C’est vraiment pour tous les gens qui sont attirés par cette aventure Viking. Il y énormément de choses dans le jeu qui font écho aux années où on a bâti la franchise. Avec Ashraf Ismail comme directeur de création et Darby McDevitt en tant que directeur narratif, les fans peuvent s’attendre à une immersion viking incroyable, mais aussi une grande attention aux traditions de la marque. Ils vont d’ailleurs apprécier le retour de la lame secrète!
UM: La production d’un jeu vidéo AAA s’étale sur des années où nos équipes sont tenues au plus grand secret sur le thème et l’époque visitée. Tes collègues doivent être heureux de pouvoir enfin lever le voile sur ce beau grand projet! Comment ce moment se vit-il sur les planchers de production?
JL: En ce moment le contexte est plus spécial avec le confinement. J’aurais adoré être au studio avec tout le monde. Les circonstances représentent un défi, mais rien ne doit enlever l’importance de ce moment-là pour nos équipes. On a créé une conversation de groupe pour que nos employés puissent regarder le stream de dévoilement avec Bosslogic. Ils ont pu commenter et savourer la réaction des fans entre eux, même à distance. Ensuite, ils ont pu partager la bande-annonce et mettre à jour leur profil LinkedIn en dévoilant qu’ils travaillent bel et bien sur le jeu. Ces gestes représentent toujours un moment spécial!
UM: Et toi, plus personnellement, à qui avais-tu le plus hâte de révéler l’information?
JL: Ma famille immédiate! Il y a quelque chose de magique à leur montrer ce qui m’occupe quotidiennement depuis tout ce temps. Avoir leurs impressions et pouvoir en parler, c’est excitant – même s’ils sont aussi mon public le plus sévère! J’ai aussi très hâte de voir la réaction des gens qui ne sont pas nécessairement des gamers.
UM: Avez-vous fait des activités d’équipe inspirées de la mythologie scandinave pour bien vous imprégner des histoires et de l’ambiance?
JL: Avec la core team, nous avons fait un voyage de reconnaissance en Norvège et en Angleterre pour nous inspirer et aller aux racines de l’histoire. Plus tard, nous avons participé à une activité de survie en forêt et un atelier de team building en navigation sur le Saint-Laurent.
Une petite anecdote au quotidien, pour s’imprégner de l’esprit Viking en tant qu’équipe, nous terminons toujours nos courriels par le Skàl – la version nordique du cheers. Tout le monde a aussi son verre à l’effigie du projet pour nos 5 à 7.
UM: Assassin’s Creed Valhalla sera lancé sur les consoles de prochaine Génération, peux-tu nous parler un peu des opportunités technologiques et de leur impact sur l’expérience du joueur?
JL: La technologie est un peu une marque de commerce sur la franchise. D’être à l’aube de la nouvelle génération de consoles représente une superbe opportunité pour nous. J’ai des ingénieurs qui mangent de la techno pour déjeuner! Pousser certains développements plus loin avec la puissance de feu des nouvelles consoles, c’est extrêmement motivant.
UM: Un jeu de cette ampleur nécessite une grande équipe. En plus de l’équipe principale derrière le jeu, basée à Montréal, combien de studios Ubisoft ont participé au développement de Assassin’s Creed Valhalla?
JL: Au total, c’est 14 studios à travers le monde qui travaillent sur le projet, incluant Montréal qui agit en tant que studio lead. Évidemment, ça fait beaucoup de monde, mais nous demeurons une seule équipe. Nous nous inspirons entre nous, c’est un beau travail d’équipe mondial.
UM: Est-ce que tu as une anecdote à propos de la production du jeu qui serait digne d’une horde de guerriers Viking?
JL: Lors de l’exercice de survie en forêt avec le core team, les seules instructions qu’ils avaient reçues étaient de se faire un sac avec des items essentiels, de se présenter au bureau et de se préparer pour une nuit hors de la maison. Mes collègues me demandent encore si je vais les kidnapper à chaque activité d’équipe!
UM: Dans Assassin’s Creed Valhalla, Eivor, le personnage principal peut être un homme ou une femme. As-tu une préférence entre jouer l’héroïne ou le héros?
JL: Personnellement, j’ai un attachement particulier à jouer avec le personnage de la guerrière. C’est peut-être parce que j’ai une petite fille et que je trouve le modèle fort et inspirant. Ceci dit, les deux performances de nos acteurs sont exemplaires!
Un immense merci à Julien d’avoir pris un moment pour parler avec nous malgré cette semaine très occupée pour la franchise. Pour ne rien manquer de l’actualité Assassin’s Creed Valhalla ou pour vous procurer le jeu en précommande, c’est par ici.